Il devait, à l’origine, avoir lieu le vendredi 27 novembre. Mais compte tenu de la réouverture des commerces français fixée au samedi 28 novembre, le « Black Friday » français aura finalement lieu ce vendredi 4 décembre. Les acteurs de la grande distribution, le commerce et le commerce en ligne ont en effet accepté de décaler l’opération promotionnelle d’une semaine.
Le site Amazon France, notamment, a accepté de reporter le « vendredi noir » français : « Nous agissons en responsabilité », a affirmé son directeur général. Frédéric Duval a toutefois rappelé qu’il y avait « des promotions tous les jours sur le site Amazon.fr », et confirmé que ce report du Black Friday ne concernerait que la version française du site.
De fait, le « Black Friday » a « déjà commencé », note le cabinet Foxintelligence, qui mesure l’activité des entreprises de commerce en ligne : « L’annonce du confinement a lancé la bataille du Black Friday et de Noël plus tôt que les années précédentes », explique-t-il, observant en 2020 une envolée des achats e-commerce beaucoup plus tôt que les années précédentes.
Si les enseignes étrangères n’étaient pas soumises à ce report, certains, parmi les e-commerces tricolores, n’ont visiblement pas trouvé cet accord, non contraignant, à leur goût. Vendredi dernier, plusieurs enseignes ont ainsi affiché des opérations promotionnelles aux noms détournés de « Beauté Days », « Best Friday » ou encore « Indigo Days ». D’autres enseignes, elles, ne se sont pas encombrées de ce camouflage et ont clairement affiché sur leur site des promotions estampillées « Black Friday ».
« Pousser à la surconsommation »
Devenu un symbole, pour certaines associations d’une société de surproduction et de surconsommation, le « Black Friday » pèse à lui seul « six milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont cinq dans les magasins physiques » selon la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris.
Alexis Mulliez, le directeur général d’Alinea, estime que l’opération, venue des Etats-Unis, « a vocation à pousser à l’excès de consommation », ce qui serait « incohérent » avec le repositionnement d’Alinea, sur la qualité des produits et le made in France. L’enseigne d’ameublement est actuellement en pleine restructuration avec le départ de 1.000 de ses 1.800 salariés.
Même position pour Tediber, vendeur de matelas en ligne pour qui « le concept de soldes est incompatible avec (…) les engagements que nous portons depuis toujours, d’autant plus dans le contexte actuel », dixit son directeur général, Julien Sylvain, cité dans un communiqué. L’entreprise fait partie des 1.000, dont Faguo, Natures & Découvertes ou encore Aigle, réunies dans un collectif baptisé « Make Friday Green Again » et qui encourage « des modes de consommations plus raisonnés ».
« Des considérations plus pratiques et moins altruistes »
Mais, les Français, marqués par la crise économique, « évoluent vers une consommation plus pragmatique donnant la part belle au prix des produits par rapport aux attentes d’ordre écologique ou sociétal », a estimé fin novembre Pierre Santamaria, directeur associé chez EY, un cabinet d’audit.
Selon l’étude du cabinet, mené auprès de quelque 15.000 personnes dans 20 pays (dont plus de 1.000 en France) « les attentes exprimées après le premier confinement en faveur de produits locaux ou respectueux de l’environnement laissent (aujourd’hui) place à des considérations plus pratiques et moins altruistes ». A commencer par le prix.
Ainsi, « trois quarts des Français interrogés sont préoccupés par des enjeux personnels, prix bas, santé, qualité des produits achetés », contre « seulement un quart » par des enjeux sociétaux ou écologiques. « En juillet, la proportion était respectivement de 69% contre 31% », note EY.
https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/report-du-black-friday-la-grande-cacophonie-1607003335
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